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Mon Premier amour

C’est la St-Valentin.  1971

Liz 7 ans


J’ai 6 ou peut-être 7 ans.  Je me réveille, le soleil illumine ma chambre jaune.  Je suis hyper excitée.

Hier j’ai écrit mes petites cartes de St-Valentin pour distribuer à tous mes amis préférés.  Carte c’est un grand mot, ce sont des petits cœurs avec des petites phrases : « Veux-tu être mon valentin? ».   Je suis excitée, mais aussi un peu stressée ; j’espère qu’ils vont dire oui!   Surtout Benoît!

Je m’habille en vitesse, descends les escaliers.   Avant le déjeuner, tous les matins je m’asseois sur l’annuaire pour me grandir sur la chaise jaune et maman me fait des lulus.  Mon « fun » durant la journée, c’est de les balancer de gauche à droite.  Je mange vite mes Corn Flakes et je bois le jus fraîchement pressé que maman vient de me faire.  Je me dépêche, j’ai hâte d’aller à l’école!

Je cours à l’entrée, je mets mes bottes chaudes mais laides et pratiques car dedans je peux garder mes souliers.  J’enfile mon manteau d’une pièce « Ski-doo » jaune, pas très beau mais ça garde chaud, de toute façon je n’ai pas le choix, c’est ma mère qui m’habille!   Pour la finition, elle m’emballe dans un foulard rouge qu’elle m’a tricoté qui va de Montréal à Québec!  Ainsi, je n’ai pas peur d’avoir froid pendant que je monte sur les bancs de neige, pour jouer à la reine de la montagne!

Je suis en première année, à la petite école du quartier.  Je prends l’autobus tous les matins en face de l’église.  C’est Monsieur Roy, le chauffeur.  C’est lui qui vient me reconduire à l’heure du lunch.  Il est aussi propriétaire du « Chalet ».  Le chalet, c’est notre « casse-croûte » du quartier, notre « hang out » préféré.  Quand maman n’est pas à la maison à l’heure du lunch, je saute de joie car je sais que je vais manger le meilleur burger avec frites et comme dessert, j’aurai un sac brun plein de bonbons à 1 cent!   Pousser les portes oranges du « Chalet » pour prendre place sur un petit banc rouge sur lequel je tourne sur moi-même et admirer un tableau devant moi, rempli de bonbons, c’est ma définition du bonheur!  Bonus quand j’ai un 25 cents pour jouer à la machine à boules!

Quelle chance!  Hier j’y suis allée et j’ai acheté des bonbons en forme de cœur.  Ils viennent en jaune, blanc, rose, bleu,…tout en pastel avec un message écrit dessus comme « Be mine », « xoxo » ou « smile ».  On les retrouve seulement à la St-Valentin.  J’ai hâte d’en offrir à mes amis!

Bonbon de St-Valentin

J’arrive à l’école, en entrant, il y a une rangée de chopines sur le bord du mur.  Je dois faire mon choix : jus d’orange, lait au chocolat ou la limonade. Je choisis vite le lait au chocolat.  Je cours m’asseoir à ma place.  Le professeur tire la télé en avant de la classe.  On va écouter Les « Oraliens » et les « 100 tours de 100 tours ».  J’adore ces deux émissions.  J’ai presque de la peine quand c’est fini.  Les acteurs nous parlent directement, ils nous voient et nous posent des questions auxquelles on répond tous en cœur.  Ensuite Mme Garneau, mon professeur que j’adore, nous fait un petit test puis vient la récré.  Je donne mes cartes et j’en reçois beaucoup.  C’est agréable de savoir qu’on nous aime!

Tout le monde dans la classe ou presque sait que j’ai un « crush » sur Benoît et j’apprends que c’est réciproque!  On se fait des petits sourires et on échange des fois des bouts de phrase et des regards, une autre petite source de bonheur.

À la récré du midi, des petits « bullies » ont décidé que Benoît et moi allions nous embrasser. On nous kidnappe tous les deux, et tout d’un coup on se retrouve face à face avec des gens qui chahutent et qui poussent et d’autre en arrière de moi : « malaise! ».  J’ai pas mal de caractère.  Un peu « tomboy ».  Je refuse, je me débats et je quitte en courant.  Je n’aime pas qu’on me force à faire les choses.  J’ai 7 ans.  J’aime rêver à Benoît, échanger des sourires, des mots, des regards mais de là s’embrasser « Eurk! » c’est pour les adultes.  Des fois le rêve est plus attirant que l’acte.

On retourne en classe.  Je suis un peu triste.  Je me demande si Benoît m’aimera encore.  Il n’y a plus d’échange de sourire ou de regard.  C’est compliqué l’amour.  La classe finit.  Je retourne à la maison.  Dans l’autobus je parle avec mon amie Lizanne.  On se verra peut-être ce week-end.

J’arrive à la maison.  Je joue un peu dehors.  Je fais un bonhomme de neige.  J’ai froid.  Je rentre.  J’espère que je n’ai pas manqué l’émission Bobino (Radio-Canada).  Lui aussi me parle et peut voir à travers l’écran!  C’est l’heure des devoirs.  Je travaille sur la table de cuisine pendant que maman prépare le souper.

Il est 18 heures.  J’entends la porte d’en avant.  C’est papa.  Je cours pour le rejoindre.  Je l’embrasse.  Je suis heureuse de le voir.  Il a des cadeaux!  Un pour chaque femme de la famille (il est notre seul homme!).  Quatre cœurs en velours rouge de Laura Secord, plein de chocolats.  Maman est chanceuse, elle en a un très gros.

Papa entre, se dirige vers le sofa bleu, échange son veston pour sa veste de laine beige et enlève sa cravate. Il est maintenant en tenue « comfo-maison ».  Il va embrasser maman dans la cuisine.  Lui demande si on soupe bientôt.  Il aura le temps pour faire une petite sieste sur sa chaise, son « Lazy Boy».  La chaise du Boss.   Celle qui était source de tiraillement quelques minutes plus tôt, entre moi et ma sœur pour mieux écouter la télé, parce qu’en pesant sur un petit bouton on peut se retrouver bien confortablement les pieds en l’air.  C’est ce que papa fera.  Ma sœur et moi devrons nous éclipser pour le laisser en paix.  Ensuite maman apportera une pomme verte coupée en quartiers pour que papa ne meurt pas de faim.  Après sa sieste, il écoute les nouvelles. Maman prépare un rôti de bœuf avec pommes de terre pilées, carottes au beurre à l’ail et sauce béarnaise.  C’est prêt.  Elle nous appelle pour souper.  Carole, ma sœur aînée, qui lisait, sort de sa chambre.   Nous prenons place tous les cinq autour de la table et on se raconte nos journées.

Après le dessert, on se lève de table, on se dirige sur le sofa devant la télé.  On écoutera « The Sound of music » et je pourrai regarder Frédérik, sur qui j’ai aussi un « crush » ce qui me fait oublier Benoît momentanément!

Je m’assois sur les genoux de papa.  Je suis tellement heureuse de mes chocolats.  C’est notre tradition à chaque St-Valentin.  Papa n’oublie jamais.  Je m’endors sur lui.  Je l’aime je l’adore, c’est lui le seul homme de ma vie!

Papa n’est plus mais il y a toujours du chocolat.  Comme Laura Secord existe depuis 1913, tout porte à croire que le père de mon père faisait possiblement la même chose pour ses enfants et sa femme.  Trente ans plus tard, je continue la tradition.  J’ai un peu alterné.  Chaque année, j’achète un cœur Laura Secord à mon fils et pour mon mari, c’est une grande boîte de chocolats noirs de Chocolat Gendron.  Le meilleur au monde!  Artisanal et fait au Québec, c’est du bonheur en boîte. 

Les goûts changent, mais l’important, c’est cette tradition.  À chaque fois que j’entre chez Laura Secord, j’ai l’impression d’être avec mon père.  À chaque St-Valentin, quand je donne mes chocolats je sens qu’il est encore avec moi.  Il vit encore car il vit à travers moi.  Peut-être qu’un jour, mon fils à son tour deviendra l’idole de sa fille, le temps d’une vie, le temps d’un chocolat.

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Si les Rolling Stones avaient raison?

Vous est-il déjà arrivé de vouloir quelque chose si intensément et d’en rêver au point de ne pas voir la chance que vous aviez?  Pendant que vous y pensez, voici un bel exemple.

Mon père était un entrepreneur, un marchand de bois. 

Grand père avec son petit fils

Mon père avec son petit fils

Il est né le 26 novembre 1918; je sais ça fait longtemps.  C’était une époque où les hommes rêvaient d’un fils pour perpétuer leur noms, leur compagnie,…

Mon père n’était pas différent, il rêvait d’avoir un fils, pour qu’un jour celui-ci prenne la relève de sa compagnie où il travaillait très fort avec beaucoup de passion : Bois Péladeau.

Un jour, ma mère visitait son médecin.  Elle prenait du poids, ses hormones lui jouaient des tours.  Il n’y avait pas de petits « tests à ligne bleu » dans le temps, alors elle est allée voir le médecin qui l’a vue trop rapidement et lui a annoncé qu’elle était enceinte.

Tout le monde était bien excité, mon père a mis les bouchées doubles au bureau, heureux à l’idée de la possibilité d’avoir enfin son fils.  Il acheta une nouvelle maison car la dernière n’était pas assez grande pour la famille qui s’agrandissait.

Les mois passèrent, ma mère retourne voir le médecin pour un deuxième rendez-vous de grossesse.  Il lui apprend qu’elle n’est pas enceinte.  Il s’est trompé, elle a un fibrome, dangereusement gros et elle doit être opérée, en toute urgence!  Il lui annonce également qu’elle ne pourra plus jamais avoir d’autres enfants.  Tout cela sur un ton froid et arrogant sans aucune empathie.

Ma mère est dévastée.  Mon père furieux.

Mon père devait faire son deuil mais en même temps avait été hyper inquiet pour la santé de sa femme, ma mère, sans oublier le stress de son nouvel achat : une maison!  C’était pour lui inconcevable qu’un médecin fasse une telle erreur. Il le trouvait insouciant et inhumain.  Mon père ne l’avait jamais rencontré mais il se disait bien : « si jamais je le croise… »

La vie est pleine de surprises!  Un jour, mes parents étaient invités à un cocktail chez des amis.  Comme le veut la tradition, on prend une bouchée et on serre la main des gens en se présentant.  Le hasard a voulu que le « fameux » médecin se présente devant mon père et étale longuement son titre avant son nom.  Inutile de vous dire que lorsque papa entendit son nom en lui serrant la main, et leva les yeux sur lui, le pauvre médecin eu peur à sa vie.  Ma mère a dû sortir mon père du « cok-e-tail » très rapidement car elle aussi eut peur pour la vie de celui-ci aussi!

Bon, finalement ma mère a calmé mon père et ils se sont réconfortés en se disant qu’ils étaient bien chanceux d’avoir deux belles filles en santé!

La vie continue.  Maman a organisé une vente de garage et pour l’aider à traverser son deuil, elle a tout vendu, tout ce qui pouvait lui rappeler la venue d’un bébé.

Comme la vie est pleine de rebondissements, les semaines passèrent et ma mère apprit que malgré le fait qu’on lui avait annoncé qu’elle n’aurait plus jamais d’autres enfants, elle était enceinte et que ce beau bébé (moi 😊) allait se présenter pour le printemps!

Hors donc, mes parents m’ont eue sur le tard.  J’étais un accident.  J’aime penser que j’étais un « heureux » accident.  Possible que mes sœurs aînées n’étaient pas toujours du même avis!

Pauvre papa comme les Rolling Stones chantent : « You can’t always get what you want but you get what you need”  Tu ne peux pas toujours avoir ce que tu veux mais des fois tu as ce que tu as besoin.  Peut-être que mon père n’avait pas besoin d’un garçon mais de trois filles!

Family wedding photo

Mon mariage

Pourquoi je vous dis tout cela?

Peut-être parce qu’avec tout ce qu’on traverse, je réalise que moi aussi j’ai tout ce que j’ai besoin.  J’aimerais faire plus de contrats, plus de voyages, j’aimerais recevoir mes amis et ma famille mais, peut-être qu’en ce moment, j’ai besoin de réaliser combien je suis chanceuse avec ce que j’ai déjà.

Pourtant, une bonne partie de ma vie, j’avais toujours hâte à quelque chose dans le futur : Étudier à Boston (car ce serait plus excitant, never happened), mon deuxième enfant (qui n’est jamais venu), le gros party du 31 décembre (qui est souvent un peu plate),…

J’ai tellement souvent entendu dire : « J’ai assez hâte à mes vacances!  J’ai assez hâte à ma retraite ».  Comme si on vivait toujours dans le futur.  Et si toute cette crise que nous traversons est pour nous apprendre à être plus connecté, plus conscient, à vivre le moment présent, parce qu’on ne sait jamais ce qui nous attend.

Je suis une rêveuse, une idéaliste, je veux souvent plus plus plus, mais je réalise que mes moments les plus heureux, les plus précieux ne sont pas accompagnés de grande musique et de feux d’artifices.

Quand je pense aux plus beaux moments de ma vie étrangement ce sont des petits moments.

La fois où mon fils qui avait 4 ans m’a apporté mon cadeau de fête des Mères au lit :  un beau bracelet en plastique qu’il avait fait à la garderie que j’ai encore.

Plastic beaded bracelet

Le bracelet de mon fils

Chaque 28 mai lorsque je célèbre mon anniversaire entourée de mes amis d’enfance, le moment où je m’arrête un instant pour vivre observer chacun d’eux, et je me dis combien je les aime.

Quand je suis avec ma famille, mes sœurs, mes neveux, mon mari, mon fils et qu’on joue à la dame de pique et que ma sœur Carole essaie de faire le contrôle et on rit aux éclats!

Quand le vendredi soir, c’est « pizza night », et que je m’assois sur le sofa au bord du feu avec mon amoureux pour écouter un bon film, boire nos « gin & tonic » qu’il nous prépare avec amour et qu’il me joue dans les cheveux!

Quand mon fils du haut de ses 6 pieds et ses dix huit ans, me dit : « bonne nuit, je t’aime » le soir avant de se coucher.

Quand je marche avec ma chienne tous les matins et qu’elle se tourne vers moi comme pour me dire : «t’as vu comme c’est beau autour de nous? »

Des fois le temps passe et tu réalises que ce que tu voulais intensément, ce n’était peut-être pas ce que tu avais besoin.

Mon père avait toujours rêvé d’un fils mais la vie a fait les choses autrement et lui a donné à la place trois filles qu’il a adorées et finalement quelques années plus tard…trois petits-fils dont ils étaient très fier.

Grandpère et ses petits fils

Mon père avec ses deux petits fils

Le bonheur dans la vie ne se retrouve pas dans le futur mais dans le quotidien.  À tous les jours, on peut y trouver des petits bijoux si on ouvre assez grand les yeux.

Finalement les Rolling Stones avaient bien raison, tu ne peux pas toujours avoir ce que tu veux mais tu as ce que tu as besoin.  Merci Mick!

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Attention à vous,

LiZ

L’Héritage de ma mère

C’était le vendredi 13 novembre…2009.  Quelle année!  Michael Jackson et Farah Fawcett qui avaient marqué mon adolescence, ont disparu.  La fièvre Obama battait son plein.  Mais pour moi c’était une des plus dures années de ma vie pour une toute autre raison.  Avant d’y arriver, laissez-moi vous parler de Gisèle.

Gisèle c’est ma mère. 

Elle est née le 15 février 1929 à Pointe-aux-Trembles.  Elle était l’aînée de 10 enfants : Gaston, Yvon, Claude, Renée, Paul, Janine, Huguette, Jocelyne, Vivianne.  A cette époque, le curé visitait régulièrement les familles pour les « encourager » à élever des grosses familles.  Mon grand-père aimait donc beaucoup le curé.  Ma grand-mère, pas vraiment.  Le curé lui faisait la morale, « si tu ne fais pas 10 enfants tu iras en enfer! » lui disait-il.  Alors ma grand-mère s’endormait souvent sur la table de la cuisine avant d’aller se coucher. Un, parce qu’avec 10 enfants vous imaginez bien que faire à manger et faire la vaisselle c’était particulièrement long et 2, après la visite du curé, elle n’était pas pressée de retrouver mon grand-père au lit!

Vintage sepia photo of woman

Maman dans ses vingtaines

Gisèle avait de beaux yeux pairs des fois bleus, des fois verts, des fois gris mais toujours perçants!

Elle aimait beaucoup les enfants.  Heureusement, car une bonne partie de son temps elle le passait à s’occuper de ses frères et sœurs.  Étant l’aînée elle devait  donner le bon exemple et être responsable!

À 17 ans, elle en avait assez d’être « responsable » alors elle quitta la maison de ses parents.   Elle voulait être indépendante et être comme sa tante préférée : une dessinatrice de mode!  Alors elle se trouva un travail comme couturière.

En 1948, Gisèle a 19 ans et elle rêve d’un homme en uniforme.  La guerre vient de se terminer et les soldats canadiens sont perçus comme des superhéros.  Elle rencontre Jean, onze ans son aîné, c’est le coup de foudre, pour les deux.  Elle veut être la femme au foyer parfaite alors elle prend des cours de diction, de cuisine et tout pour être la femme au foyer parfaite.

« Fast forward »- six ans plus tard, Jean et Gisèle se marient et ont trois filles. 

Bride and three other women smiling

Maman heureuse avec ses trois filles

Ma mère était fantastique.  Une belle joie de vivre.  Elle aimait chanter dans la voiture Aznavour, Bécaud et Reggiani.  Elle adorait le piano alors les trois filles ont appris le piano.  Elle adorait les gens et ils lui rendaient bien.

Elle passait plusieurs heures au téléphone avec Madeleine, Florence et plusieurs autres.  Si quelqu’un voulait dire une méchanceté sur une connaissance, elle venait vite à la défense de celle-ci.  Oui, c’était franchement une bonne personne.

Tous les soirs, elle préparait un bon souper car elle trouvait important notre souper en famille.  Tous les matins pour le petit déj, toutes les céréales étaient sorties sur une belle table avec le jus d’orange fraichement pressé.  Des fois même avec une petite note « Bonne chance dans ton examen aujourd’hui! »

C’était bien important que ses filles soient en santé alors elle était une des pionnières de l’achat de pain brun et des céréales santé « Swiss ».  Si on était chanceuses (pas vraiment), elle nous faisait un bon jus santé de son extracteur à jus : pomme- carotte-céleri.  Ah, et il ne faut pas oublier la grosse cuillerée d’huile de foie de morue pour finaliser ce cocktail santé! (eurk!)

Elle avait un cœur d’or.  Elle recevait ses amis, nos amis, la famille,…tout le monde était toujours bienvenu.

Woman and child in swing

Maman jeune de cœur avec mon fils

Pour les concours de costumes d’Halloween, à l’école elle a souvent passé des nuits à me faire des costumes.  Souvent je n’arrivais pas à gagner les concours car les costumes de Gisèle étaient si bien faits qu’on les croyait loués!  J’ai donc été une bouteille de 7UP, une moufette (I know) et Kermit la grenouille (Sesame Street) entre autres.  Elle aurait probablement été une excellente designer mais elle a choisi d’être notre mère.

Gisèle était belle.  Elle ne portait pratiquement pas de maquillage et n’a jamais eu une ride.  Elle était coquette et féminine.  Souvent en jupe ou en robe, avec un petit soulier élégant.

Elle a toujours eu une santé de fer.  Je ne sais pas si c’était l’huile de foie de morue, la mélasse ou l’ail qu’elle mettait partout.  Est-ce que je vous ai dit qu’elle cuisinait merveilleusement bien?

Elle faisait la gentille rigolote mais une fois assise à la table de bridge avec les « femmes », elle surprenait souvent en gagnant la 1ère place!

J’ai adoré cette femme. 

Bride and mother smiling

Maman à mon mariage

C’est pour cette raison qu’en 2009 je lui ai consacré tout mon temps.  Pas toujours facile quand tu as un enfant de 8 ans.  C’était important pour moi de vous peindre son portrait car quand on parle d’une dame de 80 ans souvent on imagine une personne âgée sans importance.  C’est rarement le cas.  Les personnes âgées sont souvent des jeunes personnes prisonnières d’un vieux corps qui ne reflète pas la jeunesse de leur cœur.

En 2008-2009, j’ai déménagé ma mère 4 fois.  J’ai visité l’hôpital avec elle j’ai arrêté de compter le nombre de fois.  On lui avait diagnostiqué un cas d’Alzheimer.  Comme si ce n’était pas assez, son cancer du sein a récidivé.  J’étais brûlée, épuisée et mes sœurs aussi.  Mon cœur était brisé en mille morceaux.  Le médecin lui donnait de 3 à 6 mois.  Je ne pouvais imaginer ne plus la voir.  Mais je me comptais chanceuse de pouvoir être avec elle tous les jours.  Je restais très forte devant elle.  J’imaginais toujours le pire.  Je prenais toujours une grande respiration avant d’entrer dans la résidence et pourtant.  Croyez-le ou non, même à l’approche de sa mort, j’ai vécu les moments les plus purs avec elle.  Il y avait une connexion extraordinaire entre nous.

Souvent quand elle n’était pas malade, je suis triste de l’avouer mais je pense que je la prenais pour acquis.  Elle avait toujours été tellement en santé et elle avait toujours des petites joues roses que j’imaginais qu’elle allait certainement vivre jusqu’à 90, 100 ans.  Alors j’étais souvent pressée, parfois impatiente, pas vraiment présente.  Mais là maintenant que je savais que ses jours étaient comptés, elle avait toute mon attention.

J’avais peur d’entrer dans son appartement mais une fois là, je ne voulais plus la quitter.  Souvent elle dormait dans sa chambre et je restais dans la pièce à côté.  Je restais aussi souvent près d’elle à écrire.  J’avais l’impression que je ne faisais rien et pourtant le temps passait si vite.  Je voulais l’arrêter.

Une des dernières fois que j’étais avec elle, j’avais l’impression d’être avec mon enfant.  Je me suis couchée à côté d’elle en la gardant dans mes bras.  Elle ne parlait presque pas.  Cette fois-là, elle m’a dit doucement, « ça fait du bien ».  C’était un beau cadeau.  Une autre fois on s’est regardé, et j’ai senti plein d’amour dans ses yeux, elle m’a fait un beau sourire et m’a dit « ma Zabeth » le surnom qu’elle me donnait petite, j’ai eu un flashback, je me suis sentie comme si j’avais 5 ans.  Un amour incroyable m’a envahie.  Elle était bien là Gisèle, elle était bien là ma mère.

Le vendredi 13, quelques minutes avant minuit elle s’est éteinte.  Elle m’a tout donné et à mon tour j’ai essayé de tout lui donner.  On a fait le tour de notre amour.

 

Aujourd’hui, c’est le vendredi 13, 2020.

Ma sœur me demandait si j’étais triste.  La réponse est non.  C’est certain que j’aurais voulu garder ma mère pour toujours mais on sait que ce n’est pas possible.  C’est le cycle de la vie.  Avec le temps, on comprend et on l’accepte.

On attache beaucoup d’importance aux derniers moments de vie, mais ce qui compte c’est l’héritage qu’un parent nous laisse :  les bons souvenirs, les petits moments de bonheur, l’amour qu’on a ressenti, les bons repas qu’on a partagés, les leçons de vie et les valeurs qu’on pratiquera et les traditions qu’on continuera avec la prochaine génération.

Non, je ne suis pas triste parce que je la sens toujours là.  Je commence ma journée avec sa voix « n’oublie pas ton petit-déjeuner, c’est le repas le plus important de la journée » et étrangement je me retrouve à le répéter à mon tour à mon fils!  Toute la journée j’entends sa voix.

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Maman heureuse Mammy

Elle est toujours là.  Dans ma routine de tous les jours, dans mes sœurs, ses sœurs, mes neveux, mon fils.  Dans chaque repas que je prépare, je me vois avec elle dans sa cuisine, heureuse à l’idée de rassembler tout le monde autour de ses bons plats et sa belle table.

On ne meurt pas.  Il y a une partie de leur énergie qui reste.  Je ne comprends pas tout, mais je sais que tant qu’il y a de l’amour on ne meurt jamais!

Attention à vous,

LiZ

 

 

TOUT PEUT CHANGER EN 1 MINUTE

Un été, alors jeune adulte, je suis partie pour l’Europe.  Seule avec mon sac à dos, triste de laisser tout ce qui m’était familier : ma famille, mes amis, ma routine quotidienne … ma zone de confort!

Je savais que c’était un nouveau chapitre que je commençais.  C’était l’heure de devenir adulte, être indépendante.  S ’il devait m’arriver quelque chose, j’étais seule de l’autre côté de l’océan !  Si j’avais besoin d’être sauvée,  je devais compter sur moi, personne d’autre !  Le concept peut faire peur, mais le  besoin d’aventure  était trop fort pour rester à Montréal.  Cette expérience a été une leçon extraordinaire.   Pas pour les raisons que vous croyez…

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Liz – Barcelona

J’ai atterri à Barcelone. Je rêvais d’être trilingue.  Donc, je suis allée à une école internationale de langues.  Je me suis liée d’amitié avec : une Italienne, une  Belge/Portugaise et une américaine de Californie.

J’ai passé un moment incroyable.  Découvrir l’Espagne, la nourriture, les gens, la nature, les cafés, les restaurants, la vie… voyager peut être paradisiaque mais la vie étant ce qu’elle est …tout peut changer en une minute!

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J’ai vécu dans une famille espagnole.  Il y avait un autre locataire, Javier.  Il était très gentil.  Il m’a dit qu’il était de Porto, au Portugal, il a dû s’éloigner de sa ville natale, parce  qu’il avait une dépendance à la drogue, il avait été sobre pendant sept mois et était prêt pour un nouveau départ.  Je ne sais rien sur la drogue, je n’ai jamais senti une attirance pour aucune d’entre elles.  Par contre, j’ai une bonne amie que j’aime, Anna, qui est accro, depuis la mort tragique de sa mère.  Curieusement, comme lui, elle était sobre aussi depuis les sept derniers mois.   Elle m’avait conduit à l’aéroport avec mes parents.  Elle m’avait confié que le septième mois en était un très difficile.   En la quittant, je lui ai demandé de rester forte, de ne rien faire de stupide pendant mon absence.  Cela peut vous paraître étrange mais en aidant Javier, j’avais l’impression d’aider Anna.

J’allais à l’école tous les matins.  J’étais déçue de ne pas apprendre l’espagnol assez vite.   Alors, Javier m’a promis le samedi qui approchait, qu’ il m’emmènerait  passer la journée  avec ses amis espagnols afin que je puisse pratiquer toute la journée, et ainsi je serais enfin  trilingue!  Je voulais vraiment apprendre à la 4e vitesse.  Cela faisait bien rire Javier.  On s’est entre-aidés.   Il pouvait se confier à moi  quand il trouvait l’abstinence difficile et en retour il m’aidait avec mes devoirs quand j’en avais besoin.   Tous deux loin de chez nous, nous avions commencé une belle amitié.

Un matin, j’attendais qu’il ait fini avec la salle de bain.  J’allais être en retard à mes cours.  J’ai  frappé et frappé, mais aucune réponse.  C’était trop bizarre.  Je me suis inquiétée, et c’est alors que je suis entrée par la fenêtre pour le trouver inconscient par terre.  J’ai essayé de le réanimer, j’ai couru chercher un médecin voisin, seulement pour réaliser qu’il avait fait une « overdose », et en était mort.

J’étais sur le choc.  La dame où j’habitais m’a suppliée de ne le dire à personne.  Ce serait mauvais pour sa « réputation ».  J’ai dû aller au poste de police pour confirmer mon innocence.  Ensuite je devais laisser la police faire son travail.  Je suis allée à l’école, comme d’habitude.  Sauf que rien n’était comme « d’habitude ».  Je me sentais comme un zombie ambulant.

Je n’arrêtais pas de me demander  « où est Javier maintenant?  Pourquoi est-ce que je n’ai pas vu sa détresse?  Est-il venu cogner à ma porte et je ne l’ai pas entendu? Suis-je responsable ?  Et si j’avais pu l’arrêter ?   …Pourquoi on vit ?  Pourquoi on meurt ? Quel est le sens dans tout cela ?   Je voulais crier à plein poumons!

J’ai appelé mes parents pour m’assurer qu’ils allaient bien, j’avais besoin d’entendre leur voix,  bien sûr je ne pouvais rien leur dire, sans provoquer une crise cardiaque.   Mais j’avais besoin de m’assurer qu’ils étaient OK  et m’assurer que mon amie Anna était OK.

Je suis allée à l’école, en fait,  mon corps est allé, mais mon esprit ne suivait pas, j’étais comme dans un état second.   La dynamique Élizabeth n’y était plus.  Ce qui ne m’aidait pas,  c’était de me faire demander à répétition « Ça va ?  Tu n’es pas comme d’habitude ? »

J’ai eu l’impression d’être passé du paradis à l’enfer en 24 heures. Vous connaissez le dicton « 1  jour à la fois » .   C’est  tellement vrai, parce que 24 heures plus tard tout allait changer, encore, comme je le disais, c’est la règle de la vie!

Ce jour-là, je n’ai pas pu parler pendant de nombreuses heures.  Jusqu’à un moment où j’étais seule avec mes 3 amies,  j’ai explosé!   Je n’en pouvais plus.  J’allais devenir folle.  Après avoir tout raconté, j’ai vu leurs machoires tomber.  De mon côté, je me suis sentie soulagée de partager.  Je n’étais plus seule.

Quand j’ai expliqué ce qui s’était passé, mon amie Isabelle (Belge/Portugaise) s’est exclamée : « Assez avec Barcelone, tu reviens avec moi,  on achète ton billet, fais tes bagages, tu t’en viens en Belgique et ensuite au Portugal ! ».

Nous sommes donc parties !   Isabelle et ses parents m’ont choyée. Ils m’ont présentée à leurs amis.    Je me sentais comme si j’étais avec ma propre famille, sauf pour l’accent, la routine et le paysage !  L’histoire a fait le tour du village et je me suis retrouvée avec un nouveau guide pour chaque ville !  J’ai vu de beaux endroits.  J’ai visité des sites historiques de la 2e guerre en Hollande à bicyclette avec Isabelle et ses amis!  J’ai sauté d’un rocher avec Reginald pour atterrir dans l’eau bleue turquoise de l’Algarve.  Le matin je cueillais des citrons dans le jardin avec Monique, la mère d’Isabelle.  Le lendemain, je ramassais des amandes dans le même jardin avec José son père.   J’étais de retour au Paradis… jusqu’à ce que je doive repartir.   Je suis tombée en amour avec cette famille et leur partie du monde.  Vraiment Isabelle a été ma sauveuse !

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Quelques années plus tard, je suis allée au mariage d’Isabelle (Bebelle), et à son tour elle est venue assister au mien avec sa mère.   Je suis retournée au Portugal pour le faire découvrir à mon mari et mon fils.   Sa petite cousine, Justine  (Respire)  est venue étudier à Montréal et j’ai maintenant développé une amitié avec elle et ses parents à Paris.

Aujourd’hui, nous ne pouvons pas voyager, mais  mon  esprit s’évade à chaque fois que je croise Isabelle et son Algarve sur Instagram!

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Bebelle surfing – Portugal

Pourquoi je vous raconte cette histoire ?

Peut-être que c’est parce que j’avais besoin de revisiter des souvenirs heureux pour m’échapper ? Peut-être que je voulais vous dire de ne pas abandonner,  de croire en la vie, de parler avant de craquer?  Peut-être que je voulais vous dire de faire du bien à un ami ou une connaissance parce que dans 20 ans, vous pourriez avoir une grande amitié qui a commencé aujourd’hui!  Ou peut-être que je voulais dire « merci Isabelle  de m’avoir emmené loin de Barcelone ce jour-là » !

 

Où que vous soyez, restez en sécurité et n’abandonnez pas!

Vous n’êtes pas seul.

Une main amicale pourrait être juste au prochain coin de rue !

 

Si vous aimez cet article, s’il vous plaît laissez-le moi savoir dans les commentaires ci-dessous & en partageant & donnant de l’amour.

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Les raisons de vivre de mon père? Intégrité, affaires et descendance

Intégrité : qualité qui distingue une personne honnête, possédant de solides principes moraux.

Mon père était un homme passionné. Il avait une passion sans borne pour sa famille, son entreprise et ses amis. Pourquoi? Parce que son objectif de vie était clair : venger son père en faisant sa marque en affaires et être le meilleur père qui soit du monde.

Voici donc l’histoire de mon père, de ce qui l’a façonné et qui a aussi fait de moi la personne que je suis aujourd’hui.

Né en 1918, il aurait eu 100 ans en novembre.

Mon père était très protecteur. Sans doute parce que très jeune, à l’âge de 17 ans, on a enlevé à sa famille ce qu’il avait de plus précieux : son père, emporté par un cancer de la gorge à 52 ans. Mon père était très proche de Henri, son père à lui.

Henri était un entrepreneur, un avant-gardiste. L’intégrité et la passion étaient ses plus grandes qualités. Il a fondé la Peladeau Lumber, son entreprise bien à lui.

Dans les années 1920, alors que tous les Canadiens français quittaient la province pour chercher du travail, Henri a décidé de retrousser ses manches. À une époque où le monde des affaires était chasse gardée des Anglais, un Canadien-français appelé Henri défonçait des portes de l’entrepreneuriat au Québec!

Il a fait venir d’Allemagne une machine conçue pour accélérer le processus de production. Faire des affaires avec l’Allemagne était rare en 1920. C’était loin.

Fils de cultivateur, il s’était bâti tout seul. Son dur labeur lui avait profité et maintenant il avait une compagnie bien reconnue au Québec et au Canada.

Henri a laissé sa marque. Il allait à la messe tous les soirs, savait convaincre mieux que personne et travaillait fort pour supporter sa famille de 7 enfants. Homme intègre, il n’avait qu’un défaut : il croyait que tout le monde était aussi intègre et honorable que lui.

Pourtant, sa femme Elmire lui avait bien dit : « En affaires, pas d’amis. » Malgré cela, il a fait des affaires avec deux personnes qu’ils croyaient être ses amis. Et il a tout perdu.

Peu de temps après, il fut emporté par un cancer de la gorge.

Mon père a énormément souffert de perdre l’homme qu’il admirait, qu’il respectait et qu’il considérait comme un véritable ami.

Henri était un homme généreux qui se plaisait à acheter de la crème glacée aux enfants du quartier, pendant que sa femme, à la maison attendait qu’il rentre avec l’épicerie qu’elle lui avait demandée pour le souper! Aux yeux de mon père, Henri était le modèle à suivre. Un homme intègre, un bon père et un homme d’affaires aguerri.

Lorsqu’Henri est décédé, ses prétendus « amis » ont disparu comme par magie. Or, quand mon grand-père était prospère et en bonne santé, il était très populaire et entouré de gens qui disaient être ses amis. Et quand il a perdu son entreprise et a reçu un diagnostic de cancer, c’est comme si tous ces gens autour de lui croyaient que les malheurs qui le frappaient étaient contagieux – tout son réseau s’est envolé.

Malheureusement, le cancer et la pauvreté peuvent faire ressortir le meilleur et le pire chez bien des gens.

Cet épisode marquant a forgé le caractère de mon père – si bien que par la suite, il est devenu très prudent avant de s’associer à qui que ce soit et n’a jamais accordé de temps aux gens superficiels.

Mon père m’a dit un jour : « Le plus bel héritage est celui que tu ne reçois pas, car il te donne la motivation nécessaire pour travailler à récupérer tout ce que tu as perdu. »

La maison d’Outremont, le chalet au bord de l’eau à Saint-Eustache, son entreprise et, surtout, son nom : mon grand-père avait tout perdu, sauf l’amour et l’admiration de son fils.

Mon père a amorcé très tôt le plan qui allait lui permettre de venger son père. Il a suivi les traces de son père, en empruntant lui aussi la voie de l’entrepreneuriat. Mobilisé lors de la Deuxième Guerre, il a profité de son séjour en Angleterre pour étudier en comptabilité afin de bien comprendre les rouages du monde des finances et de s’assurer que personne ne le roule. Il a ensuite suivi des cours par correspondance pour tout savoir sur le bois – c’était bien avant le temps de la formation par Internet!

Par la suite, il est entré à l’emploi d’une entreprise concurrente – il y travaillait pratiquement jour et nuit. Petit à petit, il y a gravi tous les échelons, pour finalement occuper le fauteuil de vice-président. Son ardeur au travail l’a toutefois mené à l’hôpital, terrassé par une crise cardiaque et complètement épuisé. Et quand le médecin lui ordonna de prendre un peu de repos – coup de théâtre! – mon père décide que le moment est idéal pour mettre sur pied sa propre entreprise. Tout cela, bien sûr, contre l’avis du médecin… et de ma mère!

La priorité de papa était de mettre en œuvre son plan – si bien que ma mère a dû attendre 6 ans avant qu’il la demande en mariage. Mais il a atteint son objectif : bâtir une entreprise en partant à zéro et redonner à son père l’honneur perdu. Il a acquis ses lettres de noblesse dans le domaine du bois et son entreprise a prospéré, tout simplement parce qu’elle reposait sur une base solide : l’intégrité!

À 86 ans, après une vie où il a pu s’accomplir comme il le souhaitait et vivre heureux, mon père nous a quittés pour rejoindre Henri. Son entreprise continue de prospérer, même après plus de 60 ans et repose encore aujourd’hui sur les mêmes valeurs d’engagement et d’intégrité.

La raison d’être de mon père? Bâtir une entreprise et mener une vie qui aurait fait la fierté de son père, tant pour la réussite de sa famille que de ses affaires ou de sa vie entière.

Il voulait plus que tout au monde finir l’œuvre de son père et comme lui, il voulait être un bon père et un entrepreneur intègre, ce qu’il a accompli.

Maintenant, 100 ans après sa naissance, son héritage demeure bien vivant. Sa raison d’être est toujours présente chez Bois Péladeau, dans ma famille, dans ma vie. Son associé dans Bois Péladeau, maintenant âgé de 88 ans, se rend encore chaque matin au bureau, tout simplement parce qu’il est heureux de ce qu’il a bâti avec mon père… et qu’il tient à bâtir l’avenir en compagnie de son fils.

Dans ma propre entreprise, je garde l’héritage fort, m’entourant avec des gens à l’image de mon père: authentique et intègre.  Mon père a souvent été décrit comme le lion de la famille, et j’ai même insufflé cela dans mon entreprise.  Le Lion résonne avec courage et intégrité, les pierres angulaires de Lionzest.  C’est l’héritage de mon grand-père et à mes yeux, c’est le meilleur et le plus riche héritage qui soit!

C’est pourquoi, avant chaque vidéo (puisque la caméra ne ment pas) je demande à mes clients d’être farouchement authentique. Cette authenticité est ce que je trouve le plus attrayant dans les affaires et dans la vie, et c’est ce qui résonne avec vos clients.

Quel est votre “pourquoi”? Ne vous inquiétez pas si ce n’est pas clair. C’est là que j’interviens. Contactez-moi aujourd’hui. Ensemble, nous allons découvrir votre “pourquoi” et vous faire briller!

Merci papa, merci grand-papa… et bonne fête des Pères où que vous soyez!