TOUT PEUT CHANGER EN 1 MINUTE

Woman at table with two friends

Un été, alors jeune adulte, je suis partie pour l’Europe.  Seule avec mon sac à dos, triste de laisser tout ce qui m’était familier : ma famille, mes amis, ma routine quotidienne … ma zone de confort!

Je savais que c’était un nouveau chapitre que je commençais.  C’était l’heure de devenir adulte, être indépendante.  S ’il devait m’arriver quelque chose, j’étais seule de l’autre côté de l’océan !  Si j’avais besoin d’être sauvée,  je devais compter sur moi, personne d’autre !  Le concept peut faire peur, mais le  besoin d’aventure  était trop fort pour rester à Montréal.  Cette expérience a été une leçon extraordinaire.   Pas pour les raisons que vous croyez…

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Liz – Barcelona

J’ai atterri à Barcelone. Je rêvais d’être trilingue.  Donc, je suis allée à une école internationale de langues.  Je me suis liée d’amitié avec : une Italienne, une  Belge/Portugaise et une américaine de Californie.

J’ai passé un moment incroyable.  Découvrir l’Espagne, la nourriture, les gens, la nature, les cafés, les restaurants, la vie… voyager peut être paradisiaque mais la vie étant ce qu’elle est …tout peut changer en une minute!

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J’ai vécu dans une famille espagnole.  Il y avait un autre locataire, Javier.  Il était très gentil.  Il m’a dit qu’il était de Porto, au Portugal, il a dû s’éloigner de sa ville natale, parce  qu’il avait une dépendance à la drogue, il avait été sobre pendant sept mois et était prêt pour un nouveau départ.  Je ne sais rien sur la drogue, je n’ai jamais senti une attirance pour aucune d’entre elles.  Par contre, j’ai une bonne amie que j’aime, Anna, qui est accro, depuis la mort tragique de sa mère.  Curieusement, comme lui, elle était sobre aussi depuis les sept derniers mois.   Elle m’avait conduit à l’aéroport avec mes parents.  Elle m’avait confié que le septième mois en était un très difficile.   En la quittant, je lui ai demandé de rester forte, de ne rien faire de stupide pendant mon absence.  Cela peut vous paraître étrange mais en aidant Javier, j’avais l’impression d’aider Anna.

J’allais à l’école tous les matins.  J’étais déçue de ne pas apprendre l’espagnol assez vite.   Alors, Javier m’a promis le samedi qui approchait, qu’ il m’emmènerait  passer la journée  avec ses amis espagnols afin que je puisse pratiquer toute la journée, et ainsi je serais enfin  trilingue!  Je voulais vraiment apprendre à la 4e vitesse.  Cela faisait bien rire Javier.  On s’est entre-aidés.   Il pouvait se confier à moi  quand il trouvait l’abstinence difficile et en retour il m’aidait avec mes devoirs quand j’en avais besoin.   Tous deux loin de chez nous, nous avions commencé une belle amitié.

Un matin, j’attendais qu’il ait fini avec la salle de bain.  J’allais être en retard à mes cours.  J’ai  frappé et frappé, mais aucune réponse.  C’était trop bizarre.  Je me suis inquiétée, et c’est alors que je suis entrée par la fenêtre pour le trouver inconscient par terre.  J’ai essayé de le réanimer, j’ai couru chercher un médecin voisin, seulement pour réaliser qu’il avait fait une « overdose », et en était mort.

J’étais sur le choc.  La dame où j’habitais m’a suppliée de ne le dire à personne.  Ce serait mauvais pour sa « réputation ».  J’ai dû aller au poste de police pour confirmer mon innocence.  Ensuite je devais laisser la police faire son travail.  Je suis allée à l’école, comme d’habitude.  Sauf que rien n’était comme « d’habitude ».  Je me sentais comme un zombie ambulant.

Je n’arrêtais pas de me demander  « où est Javier maintenant?  Pourquoi est-ce que je n’ai pas vu sa détresse?  Est-il venu cogner à ma porte et je ne l’ai pas entendu? Suis-je responsable ?  Et si j’avais pu l’arrêter ?   …Pourquoi on vit ?  Pourquoi on meurt ? Quel est le sens dans tout cela ?   Je voulais crier à plein poumons!

J’ai appelé mes parents pour m’assurer qu’ils allaient bien, j’avais besoin d’entendre leur voix,  bien sûr je ne pouvais rien leur dire, sans provoquer une crise cardiaque.   Mais j’avais besoin de m’assurer qu’ils étaient OK  et m’assurer que mon amie Anna était OK.

Je suis allée à l’école, en fait,  mon corps est allé, mais mon esprit ne suivait pas, j’étais comme dans un état second.   La dynamique Élizabeth n’y était plus.  Ce qui ne m’aidait pas,  c’était de me faire demander à répétition « Ça va ?  Tu n’es pas comme d’habitude ? »

J’ai eu l’impression d’être passé du paradis à l’enfer en 24 heures. Vous connaissez le dicton « 1  jour à la fois » .   C’est  tellement vrai, parce que 24 heures plus tard tout allait changer, encore, comme je le disais, c’est la règle de la vie!

Ce jour-là, je n’ai pas pu parler pendant de nombreuses heures.  Jusqu’à un moment où j’étais seule avec mes 3 amies,  j’ai explosé!   Je n’en pouvais plus.  J’allais devenir folle.  Après avoir tout raconté, j’ai vu leurs machoires tomber.  De mon côté, je me suis sentie soulagée de partager.  Je n’étais plus seule.

Quand j’ai expliqué ce qui s’était passé, mon amie Isabelle (Belge/Portugaise) s’est exclamée : « Assez avec Barcelone, tu reviens avec moi,  on achète ton billet, fais tes bagages, tu t’en viens en Belgique et ensuite au Portugal ! ».

Nous sommes donc parties !   Isabelle et ses parents m’ont choyée. Ils m’ont présentée à leurs amis.    Je me sentais comme si j’étais avec ma propre famille, sauf pour l’accent, la routine et le paysage !  L’histoire a fait le tour du village et je me suis retrouvée avec un nouveau guide pour chaque ville !  J’ai vu de beaux endroits.  J’ai visité des sites historiques de la 2e guerre en Hollande à bicyclette avec Isabelle et ses amis!  J’ai sauté d’un rocher avec Reginald pour atterrir dans l’eau bleue turquoise de l’Algarve.  Le matin je cueillais des citrons dans le jardin avec Monique, la mère d’Isabelle.  Le lendemain, je ramassais des amandes dans le même jardin avec José son père.   J’étais de retour au Paradis… jusqu’à ce que je doive repartir.   Je suis tombée en amour avec cette famille et leur partie du monde.  Vraiment Isabelle a été ma sauveuse !

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Quelques années plus tard, je suis allée au mariage d’Isabelle (Bebelle), et à son tour elle est venue assister au mien avec sa mère.   Je suis retournée au Portugal pour le faire découvrir à mon mari et mon fils.   Sa petite cousine, Justine  (Respire)  est venue étudier à Montréal et j’ai maintenant développé une amitié avec elle et ses parents à Paris.

Aujourd’hui, nous ne pouvons pas voyager, mais  mon  esprit s’évade à chaque fois que je croise Isabelle et son Algarve sur Instagram!

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Bebelle surfing – Portugal

Pourquoi je vous raconte cette histoire ?

Peut-être que c’est parce que j’avais besoin de revisiter des souvenirs heureux pour m’échapper ? Peut-être que je voulais vous dire de ne pas abandonner,  de croire en la vie, de parler avant de craquer?  Peut-être que je voulais vous dire de faire du bien à un ami ou une connaissance parce que dans 20 ans, vous pourriez avoir une grande amitié qui a commencé aujourd’hui!  Ou peut-être que je voulais dire « merci Isabelle  de m’avoir emmené loin de Barcelone ce jour-là » !

 

Où que vous soyez, restez en sécurité et n’abandonnez pas!

Vous n’êtes pas seul.

Une main amicale pourrait être juste au prochain coin de rue !

 

Si vous aimez cet article, s’il vous plaît laissez-le moi savoir dans les commentaires ci-dessous & en partageant & donnant de l’amour.

6 replies
  1. Lysanne Moisan
    Lysanne Moisan says:

    J’aime bien cette belle expérience vécue par toi et que tu nous a bien partagé.
    Ca porte à réfléchir, merci d’avoir partagé

    Répondre
  2. isabelle guy
    isabelle guy says:

    Chère cousine,merci d’avoir partagé ces moments. On vit des choses difficiles à tout âge et il est imprtant de savoir qu’on peut s’en sortir. Bises

    Répondre

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